Le quartier de Ramat Eshkol
Le quartier de Ramat Eshkol a été construit au nord est de Jérusalem, sur un terrain repris aux Jordaniens durant la Guerre des 6 Jours en 1967.
L’idée fondatrice de ce quartier, le premier à être construit après la Guerre de 1967 est de créer une continuation de l’habitat depuis Shmuel Hanavi, vers French Hill et plus loin l’Université de Har Hatsofim. Ramat Eshkol est nommé en hommage au Premier Ministre Levi Eshkol, 3e premier ministre d’Israël, en fonction de 1963 à sa mort en 1969.
Le quartier est conçu au départ de façon très simple : 3 rues droites, des parcs, un petit centre commercial, une maison de retraite, un supermarché et un centre médical. Les bâtiments ne doivent pas faire plus de 4 étages. La construction commence en 1968 mais ce n’est qu’à partir de 1970 que les premiers occupants arrivent dans leur logement. Et encore, ils le font dans un espèce de « no man’s land », puisqu’il n’y a pas vraiment de route goudronnée et que la première ligne de bus, la ligne 9 n’arrivera que plus tard.
La construction du quartier est difficile car il est situé sur une ancienne zone frontière « de combat » truffée de mines jordaniennes et israéliennes. C’est le Lieutenant Colonel Israël Levitt qui est chargé de ce travail de nettoyage de la zone. Architecte dans le civil, c’est également lui qui supervise la construction du quartier.
A la même période, des travaux de construction commencent aussi dans le quartier de Guivat Hamivtar, adjacent à Ramat eshkol. Mais ici, la philosophie de construction n’est pas la même. Les terrains sont tirés au sort et ce sont généralement les propriétaires qui construisent eux même leur propre maison. C’est donc un quartier de maisons individuelles, généralement de 250 m² sur un terrain qui en fait 500 m². Guivat Hamivtar devient alors le premier quartier de ce genre, première « banlieue » de Jérusalem. Aujourd’hui la plupart de ces maisons sont divisée en appartements, un réservé aux propriétaires originels et le deuxièmes occupés par ses enfants ou des locataires. Ces maisons spacieuses attirent principalement des grandes familles ou des résidents étrangers qui sont capables d’en payer le prix souvent élevé. C’est ainsi que beaucoup de francophones et d’anglophones sont maintenant propriétaires dans ce joli quartier de Jérusalem, adjacent au tramway.
Le quartier de French Hill, nommé d’après un général anglais de la 1ere Guerre Mondiale du nom de French, accueille le Mémorial de Ammunition Hill dédié aux combats de la Guerre des 6 jours. C’est une visite très intéressante car on peut y voir un spectacle vidéo qui se « reflète »sur une maquette de Jérusalem et qui montre, étape par étape la reprise de la ville lors de cette guerre.
On trouve à Ramat Eshkol un parc dédié à Raoul Wallemberg, le diplomate suédois qui sauva nombre de juifs durant la 2e Guerre Mondiale en leur fournissant des passeports. Un autre parc, le plus grand du quartier, s’appelle Gan Hahamisha Asar, le parc des 15, commémorant 15 soldats tombés le même jour en 1969 lors des opérations contre l’Egypte aux abords du Canal de Suez. On a également trouvé dans le quartier dans les années 1970 lors de travaux de constriction, ce qu’on appelle désormais La Tombe d’Eshkol, une pierre tombale ornée d’une grappe de raisins.
Aujourd’hui, Ramat Eshkol est principalement peuplé de familles religieuses, qui apprécient les grandes maisons et la proximité du quartier religieux de Sanhedria. Contrairement à d’autres quartiers de la capitale, à Ramat eshkol, les appartements situés aux étages inferieurs sont souvent plus chers car plus recherchés par les familles avec des enfants en bas âge.
Texte écrit par Valérie Cudkowicz