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La rue Jaffa

La rue Jaffa a trois particularités. Elle est tout à la fois l’une des plus vieilles et l’une des plus longues de Jérusalem. Mais sa troisième particularité est d’avoir gardé depuis plusieurs centaines d’années, son nom d’origine. Aujourd’hui, elle aborde une nouvelle phase de sa vie puisqu’elle est re-devenue, grâce au tramway, une rue piétonne le long de la quelle il fait bon flâner.

 1. Gare centrale des bus· 2. future gare · 3. Mahane Yehuda  · 4. Klal Center
5. Rue Ben Yehuda · 6. Nahalat Shiva · 7. Generali Building · 8. Place Safra / Mairie· 9. Vieille ville 10. Mamilla · 11. Porte Jaffa / Tower of David
Places  : A. Place Davidka · B. Place Zion · C. Place Tzahal · D. Place Safra

En effet, elle est la rue qui sort de la vieille à la porte de Jaffa et se termine à l’entrée de la ville de Jérusalem, là où démarre aujourd’hui l’autoroute numéro 1 vers Tel Aviv. Pendant de très nombreuses années, la rue Jaffa, n’était pas pavée. Mais quand Jérusalem commence à s’étendre au delà des murailles, cet axe en devient un axe majeur et en 1861 les premiers kilomètres a partir de la porte de Jaffa sont alors pavés. Cela permet d’y faire circuler des attelages, bien utiles pour les travaux de construction qui se font dans tous les nouveaux quartiers adjacents, tels que Talbye par exemple. Les attelages de chevaux commencent alors à croiser les ânes et les chameaux qui en étaient, jusqu’à la les principaux utilisateurs.

A la fin du 19e siècle, la rue Jaffa compte des commerces mais aussi de nouvelles institutions qui choisissent cet axe central qui traverse la ville d’est en ouest. C’est ainsi que l’on construit au bord de cette rue l’hôpital Shaare Zedek  par exemple, mais aussi de nombreuses résidences de luxe dont certaines existent encore aujourd’hui. Sous le Mandat Britannique, la rue Jaffa devient  encore plus centrale puisqu’ on y construit de nouveaux bâtiments et institutions comme ceux de la mairie actuelle, la poste centrale, ou encore les bureaux régionaux de la Banque Barklay. En 1944, les bâtiments qui sont adossés aux murailles de la vieille ville sont détruits pour dégager la perspective et la rue prend alors sa forme actuelle.
En 1967, après la réunification de Jérusalem, la rue de Jaffa commence doucement à décliner. En effet, les quartiers périphériques de la ville se développent à vitesse grand V tout comme les nouveaux centres commerciaux qui engendreront le déclin des boutiques de cette artère. Mais la rue Jaffa reste néanmoins une rue de passage. Tout d’abord la plupart des lignes de bus qui desservent la ville passent par là. En plus, les institutions qui la bordent, comme la mairie, le quartier général de la police, la poste centrale, la marché mahane yehouda, la gare centrale d’autobus ou encore l’hôpital Shaare Zedek évitent le déclin total de cet axe.  Malheureusement, son attrait pour les touristes, entre la vieille ville et la gare de bus, la rue Ben yehuda et ses restaurants, en font aussi pendant quelques années, une cible pour les terroristes et le quartier est secoué par plusieurs attentats meurtriers.

Ces dernières années, les autorités municipales se sont penchées sur le déclin de la rue Jaffa et ont décidé d’en faire un axe piétonnier avec l’arrivée du tramway. Si les travaux ont été longs et pénibles pour les commerçants de la rue, elle est devenue un axe très agréable pour flâner. Grâce au bannissement des voitures et aux travaux de rénovation, on redécouvre avec plaisir les bâtiments qui la longent et leur belle architecture. Le Mashbir, grand magasin genre Galeries Lafayettes, vient d’y ouvrir un nouveau centre et les boutiques et les cafés y fleurissent et y retrouvent leur clientèle.

Ce réaménagement a également eu un effet sur l’immobilier du quartier. Plusieurs anciens bâtiments ont été entièrement rénoves et de nouveaux projets d’appartements de haut standing sont en construction dans les rues adjacentes comme la rue du Rav Kook ou celle de Hanevihim. Ces projets sont destinés à une clientèle souvent étrangère qui veut venir s’installer au cœur même de la ville. Les prix s’affichent généralement entre 6 000 $ et 8 000 $ le mètre carré. Mais la municipalité essaie aussi d’y attirer des jeunes étudiants. Pour cela elle les aide financièrement à s’y installer.
Il faut prendre le temps de descendre ou de monter la rue Jaffa, le nez en l’air. On y découvre alors de beaux petits immeubles avec des balcons aux grillages et sculptures intéressantes. En regardant bien vous y verrez le cadran solaire de la Synagogue Zoharei Hama. Ce bâtiment a été construit par Rabbi Shmuel Levi au début du 20e siècle pour accueillir ceux qui venaient faire un pèlerinage dans la ville sainte. Au fil des années, deux nouveaux étages ont été ajoutés et le bâtiment a été entièrement restauré dans les années 1980. Sur sa façade on peut encore voir le cadran solaire, d’où provient le nom de la synagogue (rayons de soleil) et deux autres montres, une à l’heure européenne et une à l’heure de Jérusalem.

 

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Ramat Eshkol