A première vue, on ne voit pas de graffitis sur les belles pierres blanches de Jérusalem, puis lorsqu’on s’enfonce dans les quartiers défavorisés du centre de la ville sainte, on découvre ces graffitis, collages, pochoirs qui à l’instar de Tel Aviv, en moins trivial, apportent à l’univers urbain ses couleurs vives, ces formes libres, ces traces colorées sur les murs lépreux des pauvres bâtiments promis à la destruction.
Ces artistes anonymes investissent la ville et exposent dans cet immense musée à ciel ouvert. Dans un monde qui se formate, où tout est réglementé, le street art offre un espace de liberté et de créativité qui permet à ces rebelles, souvent jeunes, activistes, à la limite du vandalisme, de s’exprimer spontanément avec cette forme d’art éphémère. Et comme le disait Jean Dubuffet dès 1960 « L’art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu’on prononce son nom : ce qu’il aime c’est l’incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s’appelle. »
Le désir de laisser le moins de traces pérennes possibles demeure paradoxal pour un artiste en réalisant une performance sans preuve durable (autre que la photographie). Si l’art éphémère veut sortir du musée, il y revient de façon indirecte, nombre de grands artistes contemporains ont débuté dans le street art (Basquiat, Haring). Ces artistes en devenir donnent une nouvelle jeunesse à cette ville multi millénaire : Jérusalem !
Aharon Zinger, Jérusalem, 27 avril 2012 Pour en savoir plus sur le « street art » en Israël, visitez www.zingergallery.com/blog @@@ ZINGER GALLERY™ @@@