🎶 Le son d’un pays : Yom HaAtsmaout, entre fierté nationale et rétrospective musicale
Chaque année, le jour de l’indépendance d’Israël ne se limite pas aux feux d’artifice, aux drapeaux accrochés aux voitures et aux barbecues dans les parcs. C’est aussi un moment de bilan, d’introspection, et de mémoire collective.
Et cette année encore, malgré les événements tragiques, les incendies autour de Jérusalem et le report de plusieurs festivités, l’enthousiasme des Israéliens pour la musique ne faiblit pas. Les danseurs investissent les places publiques, les playlists tournent à plein régime, et l’attirance du public – jeunes comme plus âgés – pour la musique israélienne, riche, diverse et profondément identitaire, reste intacte.
À l’occasion des 77 ans de l’État d’Israël, le site Ynet et le journal Yediot Aharonot ont publié une grande rétrospective intitulée « La bande-son de l’État » : une nouvelle sélection des 100 plus grands albums de la musique israélienne, actualisée 20 ans après un premier classement publié en 2005. Ce projet rassemble critiques, journalistes musicaux, animateurs radio et personnalités de la culture pour établir une cartographie sonore de l’identité israélienne.
📀 De l’époque du vinyle au streaming
Ce qui ressort de ce classement, c’est l’évolution profonde du rapport à la musique. À l’époque des vinyles, puis des CD, l’album était une œuvre cohérente, porteuse d’un message, d’un univers. Aujourd’hui, à l’ère du streaming et des smartphones, les artistes préfèrent souvent publier des singles isolés, au rythme rapide des réseaux sociaux. Le radio n’a plus le même pouvoir prescripteur, et les carrières naissent parfois en ligne, sur TikTok ou YouTube.
Malgré ce changement, certains albums continuent de marquer les esprits. En tête du classement, on retrouve encore une fois « Afar VeAvak » (Cendres et Poussière) de Yehuda Poliker et Yaakov Gilad, un album mythique sorti en 1988, profondément lié à la mémoire des survivants de la Shoah, aux racines balkaniques d’Israël et aux blessures ouvertes que l’actualité, hélas, ravive.
🎧 Écouter :
🔗 « Afar VeAvak » – Yehuda Poliker (live)
🪕 Une mosaïque d’influences et de styles
L’un des intérêts de ce classement est aussi de montrer la richesse et la diversité des courants musicaux israéliens : rock, mizrahi, folk, électro, reggae, pop, rap… Israël est un pays de migrants, et cela s’entend dans sa musique.
De grands noms apparaissent comme Eviatar Banai, Ehud Banai, Berry Sakharof, Shlomo Artzi, mais aussi Sarrit Hadad, Shlomi Shabat, ou encore des groupes cultes comme Mashina, Teapacks, HaGingiyot ou The Tractor’s Revenge. Certains artistes ont été injustement oubliés – souvent car ils n’ont pas publié d’albums cohérents mais plutôt des tubes iconiques.
🎶 Écouter :
🔗 « Yerushalayim Shel Zahav » – Naomi Shemer, version classique
🇮🇱 Israël 2025 : un pays jeune, vibrant et connecté
Pour donner un peu de contexte à cette rétrospective musicale, voici quelques chiffres clés sur Israël en 2025 :
- 🧑🤝🧑 Population : 9,9 millions d’habitants
- 👶 Âge médian : 30,4 ans – l’un des plus jeunes du monde occidental
- 🎧 Écoutes mensuelles de musique en streaming : +300 millions de titres
- 🍼 Taux de natalité : 3 enfants par femme – record de l’OCDE
- 📱 Taux d’équipement en smartphones : +90 %
- 🎤 Albums israéliens produits depuis 1948 : environ 20 000
🎉 Une fête de l’indépendance… et de la culture
Yom HaAtsmaout est un moment où Israël regarde vers l’avenir, mais aussi vers son passé, sa culture, ses artistes, ses voix. La musique reste ce langage universel qui relie les générations, les souvenirs et les espoirs. À travers ces 100 albums, c’est toute une identité collective qui se dessine – complexe, diverse, mais fière.
🔗 Découvrez la liste complète ici :
👉 La bande-son de l’État – Projet Ynet 2025