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Amit Bar et Nir Journo le couple d’amoureux qui a survécu

Amit et Nir se sont retrouvés pris au piège comme les 4000 participants du festival de musique électronique « Tribe of Nova » qui se déroulait le samedi 7 octobre dernier.
Amit Bar raconte ces moments tragiques (extrait de son compte Instagram)

Il est encore impossible de résumer ce que nous avons vécu là-bas sans Ziv, et tant qu’il soit rentré sain et sauf, rien n’est fini.
Mais c’est un miracle si nous deux sommes en vie.
Tout a commencé avec des tirs de missiles, c’était effrayant mais j’ai quand même réussi à surmonter ma peur en me disant qu’il y avait peu de risque qu’un missile tombe juste sur moi et que tout irait probablement bien. Nous avons pris la voiture et essayé de quitter les lieux rapidement jusqu’à ce que tout soit bloqué car tout le monde fuyait en même temps. Alors on a préféré attendre un moment que ça se calme en espérant ne pas être touchés mais soudain les gens ont commencé à courir et à crier qu’il y avait des terroristes.
Nous avons fui de la-bas comme des moutons à l’abattoir, nous avons couru en direction des champs et tu m’as tiré par la main avec toi.
Nous entendons les balles siffler près de nous et les gens tombent et les terroristes qui nous poursuivent tournent partout à moto pour essayer de tuer. Quand je te dis que je n’ai pas de force, tu me dis qu’il n’y a pas le choix et qu’il faut continuer à fuir.
J’essaie de faire du stop, mais tu dis que marcher est le moyen le plus sûr. Nous n’avons pas arrêté de courir jusqu’à ce que Ziv nous quitte et que nous nous cachions tous les deux dans les buissons. Les balles ont sifflé au-dessus de nos têtes, je n’avais de ma vie jamais entendu le bruit d’un coup de feu, les terroristes passent à côté de nous et tirent partout où cela est possible et nous faisons tout notre possible pour ne pas bouger et garder le silence.
Tu as soudainement décidé de prendre un selfie, j’étais en colère contre toi, je n’ai pas compris pourquoi tu voulais nous photographier maintenant, mais j’ai dit qu’au moins si nous mourons, notre famille aura un souvenir de nous qui nous sommes aimés jusqu’au dernier moment.
Tu m’as protégé de ton corps et j’ai une pensée triste pour tous les couples qui ont eu une fin moins heureuse que nous..
Le spectacle là-bas est inconcevable et il est impossible d’assimiler ce que nous avons vécu, nous continuons simplement à prier pour que Ziv soit rapidement de retour chez nous.

(Leur ami Ziv qui les accompagnait a été enterré au cimetière de Tel Monde)

Instructions du commandement du Front intérieur : PIKOUD HAOREF

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