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En se promenant à Jérusalem… Mishkenot Sheananim

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Bien sûr ! Voici votre texte avec les sauts de ligne rectifiés pour une lecture fluide et naturelle, tout en respectant le rythme narratif :


Lorsque des amis veulent découvrir Jérusalem, je démarre toujours mon programme de visites de la Jérusalem moderne par le quartier de Mishkenot Sha’ananim. Pourquoi ? Parce que tout a commencé ici…

Depuis la Mamilla, je remonte la rue King David et je retrouve mes amis devant le Moulin de Montefiore, dans le minuscule et pittoresque quartier de Mishkenot Sha’ananim.

La vue, tout d’abord, est magique. En face de nous, le Mont Sion avec sa fameuse Église de la Dormition – là où la Vierge Marie se serait « endormie » – et le (supposé) Tombeau du Roi David.

Sur notre droite, nous apercevons le quartier arabe de Silwan et, plus loin, le désert de Judée, avec en contrebas, la Mer Morte. Sur la gauche, on peut voir les murailles qui entourent la Vieille Ville et la Porte de Jaffa.

Après avoir admiré le paysage, il est temps de raconter l’histoire de ce quartier…

Nous sommes en 1855 et la ville de Jérusalem se résume à ce qu’on appelle aujourd’hui la Vieille Ville, ce territoire de 1 km² entouré de murailles.

À cette époque, la ville trois fois sainte abrite une communauté juive dans le dénuement le plus total. Des pouilleux miséreux qui survivent dans des conditions déplorables. Un homme s’en émeut : Moshé Montefiore.

Moshé (Moïse / Sir Moses) Montefiore est un Lord anglais juif d’origine italienne qui a fait fortune dans l’industrie. C’est un homme très influent, qui a consacré sa vie à aider les communautés juives à travers le monde. Capable aussi bien de rencontrer le Pape que de discuter avec le Sultan du Maroc, le Tsar de Russie ou le Sultan ottoman, il est intervenu aux quatre coins du monde chaque fois que des Juifs étaient en danger.

N’ayant pas eu d’enfants, il parcourait le monde avec son épouse Judith, à bord d’un carrosse dont une réplique est visible à Mishkenot Sha’ananim. Entre 1827 et 1875, il se rend à sept reprises en Terre Sainte…

En 1855 donc, Moshé Montefiore décide qu’il faut agir. Son idée pour que les Juifs sortent de leur condition miséreuse : quitter la Vieille Ville et avoir un travail qui leur garantisse une semi-autonomie. Montefiore acquiert un bout de terrain sur une colline en face du Mont Sion. En parallèle, il gère le fonds d’un riche philanthrope juif de la Nouvelle-Orléans, Judah Touro. Avec cet argent, il décide de construire sur ce terrain le premier quartier en dehors des murailles et d’y édifier un moulin.

En 1857, le quartier Mishkenot Sha’ananim, d’après un verset du livre d’Isaïe qui signifie « Les demeures paisibles », sort de terre. Il se réduit à dix maisons, un hangar et un moulin à vent de 15 mètres de hauteur, construit selon les techniques les plus modernes de l’époque. Tous les éléments du moulin arrivent par bateau depuis l’Angleterre, puis à dos de chameau entre le port de Jaffa et Jérusalem.

Les volontaires pour s’installer dans ce quartier sont peu nombreux… Il faut que Moshé Montefiore offre à chaque famille la somme colossale de 1 000 livres sterling pour convaincre dix familles de s’installer dans les maisons nouvellement bâties.

L’architecture des maisons, qui rappelle par ses motifs les murailles de la Vieille Ville, est censée rassurer ses occupants. Mais il n’en est rien. À la tombée de la nuit, les familles partent se « réfugier » dans l’enceinte de la Vieille Ville, effrayées par les brigands, ou pire encore, les chacals qui rôdent dans ce désert de Judée.

Ce n’est que dix ans plus tard, en 1867, que les familles s’installent durablement à Mishkenot Sha’ananim. Ce jour-là, comme chaque soir, elles retournent à la Vieille Ville… mais trouvent porte close. Interdiction formelle de rentrer ou de sortir : la ville est mise en quarantaine pour cause de choléra.

Le moulin fonctionnera jusqu’en 1876, dépassé par les nouveaux moulins à eau, moins dépendants du vent. Moshé Montefiore meurt en 1885, à l’âge de 101 ans.


Le moulin dans l’Histoire moderne

Début 1948, avant l’indépendance d’Israël, le moulin de Montefiore est utilisé par la Haganah, l’armée juive clandestine qui lutte contre l’occupant britannique. Situé stratégiquement sur une colline à la frontière entre les quartiers Est et Ouest de Jérusalem, il sert de dépôt d’armes et de munitions. L’armée britannique décide alors de lancer une offensive.

Une nuit, un commando de parachutistes britanniques, issu du régiment de la ville de Ramsgate, prend possession du moulin. Leur mission : le détruire. Mais lorsqu’ils arrivent sur place, ils découvrent une plaque commémorative indiquant que Moshé Montefiore a vécu… à Ramsgate, pendant près de 50 ans ! Émus, ils décident de ne pas détruire le moulin, mais seulement son toit.


De l’abandon à la renaissance

Entre 1949 et 1967, le quartier est pratiquement abandonné, situé trop près de la ligne d’armistice avec la Jordanie. Seuls les plus démunis y résident encore.

Après la guerre des Six Jours, en 1967, le quartier est réhabilité, puis devient à partir de 1973 un lieu d’accueil pour artistes, musiciens et invités prestigieux, avec des maisons d’hôtes et un centre de congrès.

Il faut attendre 2012 pour que le moulin soit enfin reconstruit, presque à l’identique. Les nouvelles pales, fabriquées aux Pays-Bas, sont équipées d’un moteur moderne pour fonctionner même sans vent, tout en respectant l’esprit anglais de 1857. En 2013, le moulin rénové produit ses premiers kilos de farine : un symbole de renaissance pour ce lieu historique.

Beaucoup d’anecdotes restent encore à raconter sur Mishkenot Sha’ananim… mais il est temps de poursuivre la promenade vers le quartier voisin : Yemin Moshé, fondé en hommage à Montefiore. Un quartier au charme inouï.

Mais ça, c’est déjà une autre histoire…

Le Moulin de Montefiore

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Le moulin de Montefiore

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Le moulin de Montefiore

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