Quand on visite une ville, comme touriste ou même en y habitant, on a l’habitude de s’y promener en essayant de se perdre dans ses lieux les plus intimes, en dehors des sentiers battus et des recommandations des guides touristiques trop vite envahies par des foules hétéroclytes.
L’Association Nashim Vesipourim – Des Femmes et des Histoires – permet à chacun d’aller à la découverte d’habitantes de Jérusalem et de ses alentours. Elles ouvrent leurs portes pour faire découvrir leur jardin secret et transmettre leurs histoires et leurs savoir-faires. Elles sont chanteuses, peintres, cuisinières, travaillent la laine ou la céramique, poètesses ou tout simplement rêveuses.
Anaëlia, elle est d’origine française. Elle vit dans la quartier de Nahlahot, ce quartier très typique coincé entre le shouk Mahané Yéhuda et le Théâtre Gérard Béhar. Elle habite au premier étage d’une petite maison. On entre sous un porche et on grimpe un escalier qui tourne autour d’une cour baignée de lumière et des plantes dans des pots de toutes les couleurs.
On s’installe dans son salon rempli d’objets divers et de peintures lumineuses. Après vous avoir offert un verre de thé glacé, elle s’installe devant un tableau avec de vieilles photos et elle commence à parler.
Les photos sont celles de sa famille, de ses ancêtres, coté paternel et maternel. Ceux qu’elle n’a pas connus et ceux qu’elle a rencontrés et cotoyés et qui lui ont transmis l’amour de la musique, le goût des traditions. On suit Anaëlia dans sa propre histoire de Paris à Jérusalem, le tout entrelacé de chansons en français, yidish, ladino et hébreu. On se surprend à chanter avec elle ses mélodies qui nous ramènent toutes à nos propres souvenirs.
Mais Anaëlia ne chante pas seulement pour montrer sa belle voix, elle le fait aussi comme « thérapie ». Son atelier s’appelle d’ailleurs » הקול המשמח הקול המרפה » – la voix qui enchante, la voix qui guérit. Pour elle les lettres de l’alphabet hébreu qui, contrairement à celles de l’alphabet français, ne sont pas monosyllabiques mais ressemblent à des mots de plusieurs sons, comme a-leph ou gui-mel – accompagnent la respiration et permettent d’être en contact avec nos tensions ou/et émotions et de nous laisser guider vers un univers plus spirituel, en suivant les vibrations créées par le chant. Tout le monde l’a déjà constaté, chanter en souriant donne une autre dimension à la voix. Alors on chante tous ensemble en maitrisant sa respiration et pour une fois on écoute sa voix, celle que les autres entendent mais aussi celle que l’on est seul à comprendre.
Bref, le temps passe très vite et quand l’histoire doit s’arrêter, on a le sentiment d’avoir pénétré au coeur et au choeur de Jérusalem.
Ah oui, petite précision – Anaëlia peut vous accueillir en français, en anglais ou en hébreu. Alors voilà une bonne idée de visite à faire en famille ou entre amis.
Contact : Anaëlia 054 540 01 50
Ecoutez une interview de Anaëlia